samedi 5 janvier 2013

Coitus interruptus

En général, quand je commence un livre, je ne lis que lui, jusqu’au bout, même quand il m’intéresse peu. À la rigueur, il peut m’arriver de lire en même temps une BD ou une revue, intercalant les articles entre les chapitres du roman, quand je n’ai pas la concentration nécessaire pour me plonger dans une intrigue complexe à un rythme soutenu. Mais il est rare que j’interrompe la lecture d’un roman pour en lire un autre. Cela m’était arrivé avec Les Instructions, que j’avais dû laisser reposer quelques jours en m’aérant l’esprit avec quelque chose de plus léger. Cela ne l’a pas empêché de devenir mon livre favori. Je m’apprête à faire de même avec Outremonde, à un peu moins de la moitié. Non pas qu’il me lasse, mais sa lecture est dense, chaque phrase ou presque porte un sens caché, et l’ambiance n’est pas franchement à la rigolade. Et on va dire qu’en ce moment, j’ai besoin d’un peu de légèreté, ou en tout cas d’un truc un peu délirant (1).


Je ne sais pas pourquoi mais il y a quelques jours, le nom de Lafferty m’est revenu à l’esprit. J’avais adoré Les Quatrièmes demeures, réédité en 2010 par les éditions Zanzibar et que j’ai chroniqué ici. Malheureusement, Zanzibar a dû mettre la clé sous la porte et stopper son programme de réédition de Lafferty, mais on trouve encore quelques uns de ses romans d’occasion. En particulier, mon cousin Aloysius Abdaloff m’a conseillé Tous à Estrevin !, que mon dealer de SF possédait dans son échoppe. Cela fait donc deux bonnes années que ce roman attend dans ma bibliothèque. Je trouve que c’est une bonne occasion de l’en sortir.


Je ne m’attends pas à ce qu’il soit drôle (2), encore moins léger. Les Quatrièmes demeures, sous des dehors décontractés, est cruel et sauvage (3). Mais Lafferty possède cette pointe de folie dont je crois avoir besoin à cet instant précis. Et puis Tous à Estrevin ! est court (250 pages en poche). Du coup, je l’aurai probablement fini pour la rentrée de la Salle 101, ce qui m’évitera de me faire fouetter par Raoul qui reviendra bronzé de son séjour de ski en Suisse. Car en plus, c’est de la SF, et ça fait un moment que je n’ai pas parlé de SF à la Salle 101. Certes, le livre est sorti il y a 40 ans et n’a pas été réédité depuis, mais Lafferty vaut bien les efforts d’une enquête chez les bouquinistes !

(1) Le même besoin qui, dans le même genre, m’a fait interrompre momentanément le visionnage de Tideland, de Terry Gilliam : ce film commençait à me faire flipper tout seul dans mon appart, comme un gamin. Je le finirai quand le soleil brillera.

(2) En fait, j’ai commencé est c’EST drôle ! 

(3) La première phrase est, à ce titre, exemplaire : « Je crois que je vais démembrer le monde de mes mains. »

1 commentaire:

  1. Lu il y a fort longtemps sous sa forme A & D ("Autobiographie d'une machine ktistèque"), c'est un de mes livres-fétiches personnels... Tu devrais adorer.

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